Toronto devrait-il être placé sous la tutelle d’un tiers? Cette communauté enregistre des déficits année après année, et les dépenses gouvernementales totales (fédérales, provinciales et municipales) sont de 24 000 $ par année par résident.
Attawapiskat, quant à elle, dont le budget est financé presque uniquement par un seul palier de gouvernement (fédéral), a reçu 17,6 millions de dollars pour cette année financière, pour l’ensemble de ses programmes et de ses infrastructures visant ses 1 500 résidents. Cela équivaut à environ 11 355 $ par habitant à Attawapiskat.
Lorsqu’on parle des coûts de la prestation de programmes et de services aux Premières Nations, on oublie souvent qu’ils sont presque tous payés à partir des mêmes fonds: des Affaires Autochtones. En revanche, les Canadiens non autochtones reçoivent des services d’au moins trois paliers de gouvernement.
Voici les dépenses totales par habitant, faites par chaque palier de gouvernement, pour les résidents de Toronto en 2010:
- Les dépenses du budget fédéral de 2010 s’élevaient à 280 milliards de dollars, soit environ 9 300 $ par Canadien
- Le budget 2010 de l’Ontario prévoit 123 milliards de dollars en dépenses, ou environ 9 500 $ par résident ontarien
- Le budget 2010 de la ville de Toronto 2010 s’élève à 13 milliards de dollars, soit 5 200 $ pour chaque résident de Toronto
- Cela donne un total de 24 000 $ par Torontois.
Quelques points supplémentaires à considérer:
Affaires Indiennes (maintenant Affaires Autochtones et Développement du Nord Canada ou AADNC) a limité l’augmentation des dépenses pour les Premières Nations à raison de deux pour cent par année depuis 1996. Pourtant:
- La population autochtone croît à un rythme de près de 4 % par année, de sorte qu’un écart se creuse au niveau du financement.
- Au cours de la même période, le nombre d’employés embauchés à AADNC a presque doublé, passant de 3 300 en 1995 à 5 150 en 2010. (Source : Affaires Indiennes)
- Ces salaires, ainsi que les honoraires des consultants pour les personnes comme les séquestres-administrateurs, proviennent de l’argent qui devrait être alloué aux Premières Nations.
- Les consultants (y compris les avocats et les comptables) reçoivent 1 500 contrats par année de l’AADNC, ce qui équivaut à une valeur d’environ 125 millions de dollars. (Cela exclut les frais que les Premières Nations paient directement en utilisant des sources autres que le financement d’AADNC). (Source : Toronto Star)
- L’un de ces frais, retiré des autres budgets d’AADNC et fournis à la place aux consultants, est le paiement pour le séquestre-administrateur.
- Un autre exemple récent et publicisé de frais pour séquestre-administrateur sont ceux qui sont payés à Barriere Lake. Lorsque la collectivité a adopté des mesures pour répondre à certaines problématiques, le Canada a imposé la gestion par un séquestre-administrateur. Le cabinet comptable qui administre la communauté reçoit 600 000 $ par année, selon les dossiers des Affaires Indiennes. (Source : Toronto Star).
- Presque chaque fois qu’une Première Nation tombe sous la gestion d’un séquestre-administrateur, elle en ressort avec autant de dettes qu’elle en avait avant – ou même plus. Cela indique que le problème n’est pas la mauvaise gestion financière, mais plutôt l’insuffisance des ressources afin de fournir les programmes nécessaires (Source : ce que nous entendons de nos propres clients)
- Chaque Première Nation doit fournir en moyenne 160 rapports par année à AADNC. La vérificatrice générale a affirmé que le problème n’est pas un manque de déclaration, mais plutôt l’exigence d’un nombre excessif de déclarations (en raison des ressources et des efforts nécessaires pour répondre aux exigences bureaucratiques d’AADNC) (Source : Vérificateur général du Canada)
- Le coût de la vie dans les collectivités autochtones du Nord est considérablement plus élevé que dans le reste du Canada. Un sac de pommes à Pikangikum est de 7,65 $ (par rapport à la moyenne canadienne de 2,95 $) et une miche de pain à Sandy Lake coûte 4,17 $ (par rapport la moyenne canadienne de 2,43 $). (Source : Association canadienne des banques alimentaires). À Attawapiskat, 6 pommes et 4 petites bouteilles de jus coûtent actuellement 23,50 $ (Source : CBC).
par Lorraine Land
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